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  • Un friselis léger frôle la lande grise,
    Les rouges du couchant couvrent de leurs rayons
    Ces oripeaux de jour que la lune reprise,
    La nuit semble compter les ombres en haillons.

    Les flots et les forêts, les belles fleurs sauvages
    Frémissent doucement dans la tiédeur du soir,
    Et les lueurs d’argent qui brodent les rivages
    Estompent leurs clartés sous ce grand brunissoir.

    Le voile vaporeux d’une robe de brume
    D’une senteur exquise embaume l’air glacé,
    Et le blanc goéland scintillant sur l’écume
    Sent le flot langoureux longuement l’enlacer.

    Le châle de minuit endort l’âme des choses,
    Les pétales pastels de petits papillons
    Posent leurs bleus baisers sur les lèvres des roses ;
    D’un navire au lointain dansent les pavillons.

    Fendant les tourbillons, les grandes étendues,
    Recueillant d’une étoile une larme d’or pur,
    Les ailes d’un trois mats se déploient jusqu’aux nues
    Serties d’éclats d’émail et de lambeaux d’azur….


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    Amour d’un jour ou d’un soir

    Amour d’une nuit très noire

    Amour d’un corps qui passe

    Qui se dresse comme une menace

    Qui résiste jusqu’au dernier sursaut

    Qui faiblit sans dire un mot.

    Amour que l’on voudrait fatal

    Amour qui fait très mal !

    Amour qui trompe l’ennui

    Mais qui bouleverses notre vie

    Amour d’une romance amère

    Amour aux sentiments ternis

    Sous la forme d’yeux clairs

    Et d’une bouche qui sourit

    Comme je te veux

    Comme je te désire

    Amour heureux, amour malchanceux

    Amour qui m’inspire

    Qui brille comme un éclat

    Mais qui m’attire dans tes bras !

    Amour pour une demoiselle

    Amour tendre et cruel

    Qui brille comme un soleil

    Comme je l’attends

    Comme je le sens

    Amour brûlant dans le désert

    Amour nu qui s’est offert

    Qui se livre avec délices

    Qui se consume sans supplices

     


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  • Silence les grillons
    Sur les branches immobiles
    Les arbres font des rayons
    Et des ombres subtiles
    Silence dans la maison
    Silence sur la colline
    Ces parfums qu'on devine
    C'est l'odeur de saison
    Mais voilà l'homme
    Sous son chapeau de paille
    Des taches plein sa blouse
    Et sa barbe en bataille

    Cézanne peint
    Il laisse s'accomplir la magie de ses mains
    Cézanne peint
    Et il éclaire le monde pour nos yeux qui n'voient rien
    Si le bonheur existe
    C'est une épreuve d'artiste
    Cézanne le sait bien

    Vibre la lumière
    Chantez les couleurs
    Il y met sa vie
    Le bruit de son cœur
    Et comme un bateau
    Porté par sa voile
    Doucement le pinceau
    Glisse sur la toile


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  • Penn ar bed

    Incertaine frontière où la Manche s’unit
    Aux lames d’Atlantique en des noces d’écume,
    L’Iroise a ses humeurs faites de bancs de brume,
    De tempêtes d’hiver et pièges de granit.

    Au large d’Ouessant quand l’horizon finit
    Par se fondre en la nuit, un phare au loin s’allume ;
    Le feu de la Jument, si le flot gronde et fume,
    Rappelle au téméraire où se trouve son nid.

    Sous les vents du ponant, menace souveraine,
    Le Fromveur forme et roule une funeste traîne
    Que les courants malins déploient en éventail

    Tandis que veille aux grains, à l’abri d’une crique,
    Par le travers du Four ou de Molène au Rail,
    L’Abeille ange gardien des côtes d’Armorique…

     


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