Je suis présidente d’Alternative Libérale et mène une de ses cinq listes, en Ile-de-France. A 27 ans, je suis probablement la plus jeune tête de liste de cette élection. A la différence de nombre de candidats, défendre des idées n’est pas pour moi un gagne-pain (je travaille dans une société de conseil aux entreprises), mais un engagement. Je viens de publier un livre, Le Bouffon du Roi, sur la convergence d’intérêts entre Olivier Besancenot et Nicolas Sarkozy.
Pourquoi vous présentez-vous aux européennes ?
Certes, ces élections ne semblent pas passionner les Français et l’abstention promet d’être forte, mais elles constituent un enjeu de taille. En cette période où les réponses apportées à la crise sont majoritairement centrées sur une intervention toujours plus massive des Etat dans l’économie, il était essentiel que les libéraux entrent dans la bataille pour montrer que d’autres solutions sont plus efficaces : les solutions libérales. Face aux tentations de repli national, de nombreuses solutions à la crise doivent venir du niveau européen.
Est-il plus difficile de faire campagne que pour un autre scrutin ?
C’est une élection-clef pour Alternative libérale. Nous avions présenté 53 candidats aux législatives, mais cette élection-ci, par son mode de scrutin à la proportionnelle, facilite l’émergence
de forces nouvelles. Le problème vient de ce que le PS et l’UMP savent que ce type d’élection peut remettre en question leur prédominance : ils ont donc retardé au maximum leur entrée en
campagne, afin de détourner les médias du débat. Dans la dernière ligne droite, ils concentrent leur discours sur l’abstention, pour éviter le débat de fond. Leur absence de programme est
dramatique et n’aide pas à élever le niveau de la campagne. Autre point de taille, rarement évoqué : se présenter à des élections représente un coût très important (impression des
bulletins de vote, des professions de foi, des affiches, des tracts) pour un jeune parti comme le nôtre qui ne vit pas de subventions publiques.
Votre priorité si vous êtes élue?
Je serai évidemment une députée européenne à temps plein et active (ce qui n’est pas forcément le cas de tous…). Je siègerai au sein du groupe ELDR (troisième force politique au Parlement européen, qui a apporté son soutien à Alternative libérale). Mes principaux sujets d’intervention seront la lutte contre la dette et le déficit des Etats (qui deviennent abyssaux et obèrent l’avenir de nos enfants), contre le protectionnisme (le repli sur soi n’a jamais permis la croissance) et contre les monopoles et cartels (qui grèvent le budget de nos concitoyens). La question des libertés individuelles sera également centrale (le Parlement Européen a montré dans le cas d’Hadopi qu’il était le meilleur rempart face aux abus de pouvoir des Etats). Enfin, je militerai pour l’élection d’une Assemblée constituante, ayant pour mission de rédiger une Constitution courte et intelligible (en cinq pages) qui sera soumise aux citoyens par référendum européen.